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TRIBUNE | Fifi Masuka Saini : le courage du réalisme budgétaire au service d’une gouvernance responsable au Lualaba.

Il y a, dans l’acte posé par Fifi Masuka Saini, quelque chose de profondément révélateur d’un leadership lucide et responsable.

En déposant le budget rectificatif 2025 à l’Assemblée provinciale du Lualaba, la gouverneure a rappelé que la bonne gouvernance ne se mesure pas à la grandeur des chiffres, mais à la capacité d’un exécutif à dire la vérité économique à son peuple.

Le réalisme au-dessus de la démagogie

Dans un contexte économique marqué par la volatilité du cobalt, la baisse des recettes publiques et la pression des charges institutionnelles, la gouverneure a choisi la voie du réalisme budgétaire.

Le budget provincial est révisé à la baisse — 2 256,16 milliards FC contre 2 898,82 milliards FC initialement — soit une diminution de 22,17 %.

Loin d’être un signe de faiblesse, cet ajustement témoigne d’une maturité politique rare : celle d’une dirigeante qui préfère la sincérité comptable à l’illusion des promesses.

Le Lualaba, poumon minier de la RDC, traverse un moment charnière où la stabilité budgétaire est une condition de survie. Dans cet environnement, la gouverneure Masuka ne fait pas que gérer : elle anticipe, régule et discipline.

Une gouvernance ancrée dans la vérité des chiffres

Ce budget rectificatif n’est pas une manœuvre politique. C’est un acte de gestion, réfléchi et assumé.

Les raisons de la révision sont claires : la faible mobilisation des recettes, la suspension prolongée des exportations de cobalt, la rectification de la loi des finances nationales, mais aussi la charge institutionnelle accrue après la 12ᵉ Conférence des gouverneurs.

Face à ces contraintes, d’autres auraient choisi la fuite en avant.

Mais Fifi Masuka, elle, choisit la vérité et la rigueur.

Elle démontre que la gouvernance moderne repose d’abord sur la redevabilité et la transparence, non sur la rhétorique politique.

Une leçon de discipline institutionnelle

Le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la démarche de l’exécutif provincial, rappelant que cette mesure “implique une réduction du train de vie des institutions”.

Ce n’est pas une mince affaire, dans un pays où la maîtrise des dépenses publiques reste un défi structurel.

Fifi Masuka impose peu à peu une culture de sobriété budgétaire, un modèle d’équilibre entre ambition de développement et gestion rationnelle.

Sous sa gouvernance, le Lualaba apprend à consommer selon ses moyens, à planifier selon ses recettes, à prioriser selon ses besoins.

Le courage politique comme boussole économique

Au fond, cet acte traduit un choix politique fort : celui de la responsabilité face à la conjoncture.

La gouverneure rappelle que la gestion publique n’est pas un concours de dépenses, mais un exercice de vérité et d’efficacité.

Dans une République où l’on confond souvent popularité et populisme, Fifi Masuka incarne un leadership d’équilibre, un modèle de gouvernance qui fait primer la raison sur l’émotion.

En cela, elle s’inscrit dans une logique de bonne gouvernance budgétaire, conforme aux standards modernes de gestion publique : planification, contrôle, reddition de comptes.

Lualaba, une province en transition vers la maturité économique

Au-delà des chiffres, cette révision budgétaire marque une transition structurelle : celle d’un Lualaba conscient de ses réalités économiques, décidé à renforcer ses bases avant de repartir vers de nouvelles ambitions.

C’est aussi un signal aux partenaires financiers, aux investisseurs et aux citoyens : la province parle désormais le langage de la rigueur et de la transparence.

En révisant son budget, Fifi Masuka ne recule pas — elle ajuste pour mieux avancer.

Elle redéfinit la gouvernance non comme un discours, mais comme une méthode : rigueur, vérité, et responsabilité.

À travers ce budget rectificatif, Fifi Masuka Saini signe une véritable leçon d’économie publique.

Elle prouve que dans un environnement instable, la force d’un leader se mesure à sa capacité à affronter la réalité sans la travestir.

Dans un Congo où l’on attend souvent les réformes d’en haut, le Lualaba donne ici un exemple venu des provinces : la gouvernance responsable commence par la sincérité des chiffres.

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