Éditoriale

RDC : Le franc congolais se redresse… mais seulement quand il faut l’acheter, pas quand il faut le vendre !

Nommé le 23 juillet et officiellement installé lors de la remise et reprise du 4 août, André Wamesso, nouveau gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), a pris ses fonctions dans un contexte économique particulièrement tendu.
Depuis son arrivée, il tente de redonner souffle au franc congolais (CDF), en chute constante face au dollar américain (USD).
Mais plusieurs semaines après sa prise de fonction, la réalité reste amère : le franc congolais continue de se déprécier, et certaines mesures de la BCC semblent même avoir aggravé la situation.

À peine installé, André Wamesso a identifié l’un des principaux facteurs de la perte de valeur du franc : le coefficient de réserve obligatoire, c’est-à-dire la part des dépôts que les banques doivent conserver auprès de la Banque centrale.
Mais dans la foulée, la BCC a pris une autre mesure controversée : l’augmentation du taux directeur à 25 %.
Cette décision, censée inciter les banques commerciales à placer leurs avoirs en francs à la BCC, a produit l’effet inverse.
Elle a resserré la liquidité, freiné le crédit, découragé la circulation du franc et, au final, accéléré la dépréciation de la monnaie nationale.

Un marché des changes à deux vitesses

Malgré ces ajustements techniques, le marché congolais des changes demeure profondément déséquilibré. Lorsqu’il s’agit d’acheter du franc congolais, le taux semble favorable, passant de 2 800 FC à 2 300 voire 2 000 FC pour 1 USD.
Mais dès qu’il faut acheter du dollar, le taux reste figé à la hausse.

Résultat : sur le marché parallèle, le consommateur congolais ne voit aucune amélioration.
Acheter 10 USD coûte toujours entre 27 000 et 30 000 FC, tandis qu’un Go Pass s’échange autour de 45 000 FC soit environ 15 USD selon l’ancien taux.
La différence est flagrante : le franc ne “remonte” que sur le papier, jamais dans la poche du citoyen.

Malgré la détermination du gouverneur Wamesso à stabiliser la monnaie nationale, les effets sur le terrain demeurent invisibles.
Les prix des biens et services restent arrimés au dollar, les cambistes dictent toujours la loi du marché, et la confiance dans le franc congolais continue de s’effriter.

Le franc congolais n’a été “rechaussé” que dans un seul sens : celui des institutions.
Pour le citoyen ordinaire, les efforts de la Banque centrale ressemblent à une bataille à sens unique où le franc se redresse quand il faut l’acheter, mais retombe aussitôt quand il faut le dépenser.

Rédaction / zoometrezoom.com

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