RDC : La fin de Congo Airways et le pari d’Air Congo, voici la réflexion inattendue de l’économiste Eric Mbangu

Le 20 septembre 2024, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a marqué un tournant important dans le secteur aérien national avec l’annonce de la création d’une nouvelle compagnie nationale, « Air Congo SA ». Lors de la quatorzième réunion du Conseil des ministres, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo, a confirmé que les discussions avaient repris le 13 septembre 2024 et que le premier vol d’Air Congo est prévu pour le 1er décembre 2024. Ce projet intervient dans un contexte de grandes transformations dans le secteur de l’aviation en RDC, marqué notamment par le déclin de Congo Airways.

L’annonce de la relance d’Air Congo s’accompagne d’une autre décision : la non-reconduction du contrat de leasing de Congo Airways avec Kenya Airways. Depuis l’expiration de ce contrat, Congo Airways se retrouve sans avions en état de vol, laissant ainsi place à l’arrêt progressif de ses opérations. Cette situation souligne les difficultés structurelles auxquelles fait face Congo Airways, qui dépendait depuis avril 2021 de deux Embraer E190 loués à Kenya Airways. Sans ces appareils, la compagnie nationale en fin de course semble céder la place à Air Congo.

L’analyse de l’économiste Éric Mbangu

Face à cette transformation majeure, l’économiste Éric Mbangu offre une perspective optimiste sur le lancement d’Air Congo. Selon lui, l’arrivée de cette nouvelle compagnie aérienne, en partenariat avec Ethiopian Airlines, ne signe pas nécessairement la fin de Congo Airways. « Les compagnies aériennes peuvent coexister et répondre à différents besoins du marché », affirme-t-il, laissant entendre que, malgré les apparences, une coexistence serait possible si les deux compagnies se positionnent de manière complémentaire.

L’aspect clé de cette relance réside dans le partenariat avec Ethiopian Airlines, un acteur majeur du transport aérien africain. Selon Eric Mbangu, ce partenariat pourrait apporter à la RDC des avantages stratégiques à long terme, notamment un transfert de compétences et de savoir-faire, renforçant ainsi les capacités locales. « Le réseau étendu d’Ethiopian Airlines permettra également à la RDC d’améliorer sa connectivité internationale, ce qui est un atout important pour stimuler le tourisme et le commerce », précise l’économiste.

Un impact économique prometteur

Au-delà des questions de logistique et de stratégie, la relance d’Air Congo présente des opportunités économiques non négligeables. « Cette nouvelle dynamique va potentiellement favoriser la concurrence sur le marché, ce qui pourrait conduire à une amélioration des services et à des tarifs plus compétitifs pour les consommateurs », note Mbangu. Cette concurrence pourrait pousser les acteurs du secteur à améliorer leurs offres, bénéficiant ainsi directement aux passagers.

De plus, le lancement d’Air Congo créera des emplois dans un secteur où le besoin est urgent. Éric Mbangu souligne les retombées positives pour l’économie locale : « Ce projet va générer des emplois directs au sein de la compagnie, mais également des emplois indirects dans les secteurs liés à l’aviation tels que les services aéroportuaires, le tourisme, et la maintenance. » Ce renouveau du secteur aérien en RDC pourrait, à terme, contribuer à un développement plus large des infrastructures, un élément essentiel pour la croissance économique du pays.

Ce projet, s’il est mené à bien, pourrait marquer une nouvelle ère pour l’aviation congolaise, permettant au pays de mieux s’intégrer dans les réseaux de transport aérien africains et internationaux, tout en stimulant l’économie nationale à travers la création d’emplois et le développement du tourisme.

Rédaction/zoometrezoom.com

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