SÉNAT : QUATRE MILLIONS DE DOLLARS DE TRAVAUX DE MODERNISATION, MONTANT COLOSSAL ?

le Sénat avait-il le droit d’entreprendre des travaux de réhabilitation de sa salle plénière ? Cette question a provoqué un accès de colère de son président Alexis Thambwe Mwanda la semaine dernière.

Une sénatrice, Bijoux Kitenge Goya, membre de la commission EcoFin, l’a interpellé il y a tout juste une semaine par lettre pour demander des explications. Selon le règlement intérieur du Sénat, le bureau a une semaine pour répondre en plénière, jusqu’à satisfaction, sous peine de risquer la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire. Au-delà même de cette interpellation, plusieurs sénateurs, y compris dans les rangs de sa coalition le FCC, s’interrogent sur l’urgence de ces travaux comme sur le choix d’un entrepreneur avec lequel Alexis Thambwe Mwamba aurait travaillé.

Le président du Sénat s’était partiellement expliqué en séance la semaine dernière. Alexis Thambwe Mwamba disait avoir été contraint de lancer les travaux pendant les vacances parlementaires pour ne pas avoir à « délocaliser le Sénat à la rentrée ». Ces travaux ont surpris plus d’un sénateur puisque la rénovation de leur salle plénière ne figurait pas dans le budget qu’ils avaient voté mi-décembre justement à la veille des vacances.

Quatre millions de dollars de travaux

Six autres projets y étaient inscrits pour un montant d’environ trois millions de dollars. Or le marché que le Sénat a conclu avec Modern Construction de l’homme d’affaires indien Harish Jagtani dépasse ce montant, soulignent plusieurs sénateurs. Selon un document consulté par RFI, toutes taxes comprises, il est d’un peu plus de quatre millions de dollars, dont 3 470 000 pour les travaux.

Dans son côté, Alexis Thambwe Mwamba disait avoir respecté toute la procédure de passation de marché. Il a bien obtenu le 20 janvier 2020 au moins un avis favorable, celui de la Direction générale de contrôle de la passation des marchés publics. Reste à savoir si cette nouvelle dépense extrabudgétaire a bien été autorisée par toute la chaîne de dépenses publiques. Une source gouvernementale dit en douter, au vu des restrictions imposées ces derniers mois.

En tout cas, lors de son discours d’ouverture de la session, Alexis Thambwe Mwamba affichait sa pleine confiance. « J’espère que le Premier ministre, ici présent, donnera les instructions pour que l’entreprise soit payée et j’y veillerai personnellement », avait-il lui-même lancé

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