RDC:La Garde Républicaine a profité d’une faille de sécurité pour s’introduire chez Kabund » témoignage d’un travailleur arrêté sur place

La résidence de l’ex-premier vice-président de l’Assemblée Nationale Jean-Marc Kabund a été saccagée le jeudi 13 janvier dans la nuit par la Garde Républicaine. C’était en représailles à l’humiliation subie par l’un de leurs par la sécurité commise à la garde de Kabund sur la Route Poids Lourds à Limete.

Plusieurs versions des faits de cet incident ont été avancées notamment par les médias. Mais que s’était-il passé cette nuit et comment la Garde Républicaine a réussi à pénétrer cette villa aussi sécurisée avec des longs murs? Témoignage d’un travailleur de Jean-Marc Kabund présent au moment des faits. Ayant requis l’anonymat, son nom d’emprunt dans le récit est Marc.

Déroulé des faits. Cette nuit du 13 janvier 2021, Jean-Marc Kabund est absent, il est au travail tout comme sa femme qui se trouvait à Lubambashi. Dans la résidence outre les enfants, il y avait quatre personnels civiles dont Marc et deux policiers. Il est 19h30′ quand les « Bana Mura » se pointent chez Kabund aux croisements des avenues Lomami et Lumumba à Kingabwa dans la commune de Limete.

Les deux policiers étaient dehors assis sur des chaises. L’un décide de faire la ronde pour inspecter les lieux. Il part du côté Lumumba qui donne vers Poids Lourds. Le policier remarque quatre véhicules 4×4 de la Garde Républicaine venus de Poids Lourds avancer à vive allure vers la résidence, il comprend subitement la situation.

La population prend peur et panique. Les Bana Mura envahissent les lieux. Le policier aussi prend la poudre d’escampette et va se réfugier dans la résidence, sur la pelouse. La Garde Républicaine était lourdement armée. Le policier ayant repéré les Bana Mura n’a pas averti son collègue qui était resté sur la chaise en train de manipuler son téléphone. Le portail est grand et était fermé.

Il entre par la guérite et oublie de fermer la porte derrière lui. La Garde Républicaine surprend son collègue assis dehors, l’arrête et le roue des coups avant de le jeter dans l’un des véhicules.

Dans la maison tout a basculé

Les Bana Mura entrent par la porte de la guérite laissée ouverte. « Ils n’ont ciblé mais ils voulaient arrêter plus de personnes », fait remarquer Marc. Un jeune homme très fort et musclé essaie d’opposer la force aux militaires mais il est vite maîtrisé par les militaires qui le tabasse vigoureusement, il est le seul à subir cette terreur et est actuellement pris en charge par un médecin de la famille Kabund. Le policier qui avait couru se réfugier dans la résidence est appréhendé, dissimulé dans les fleurs. Il est aussi tabassé tour à tour par les militaires. « Ce n’était pas vraiment des coups pour blesser quelqu’un », dit Marc.

Lui-même était dans la cuisine où on le surprend, il avertit les enfants en criant, ce qui les pousse à bloquer les accès menant au premier niveau où ils se trouvaient tous. « Regardez cette belle maison de votre chef, sait-il dans quelles conditions misérables nous travaillons, en plus de cela il doit nous humilier publiquement? », disait un des Bana Mura qui le brutalisait et l’emmenant de force dehors.

Un des personnels civils a réussi à se cacher sous les véhicules et a échappé à ce rapt. C’est en cherchant à arrêter plus de gens qu’ils sont entrés dans la maison. Alors que j’étais maîtrisé dans la cuisine, les uns ont commencé à saccager la maison parce que les enfants s’étaient enfermés au premier niveau

Dans la maison il n’y a pas de caméras sauf à l’extérieur. Nous avons tous été cheminés à l’auditorat militaire. « À part de petites tapes en cours de route, nous n’avons pas subi d’autres violences », relate Marc.

L’ordre avait été donné de les libérer dans la nuit mais il était trop tard pour les laisser partir, ils y ont passé nuit pour être libérés le lendemain. Ils ont perdu tous leurs biens (téléphones et argent), arrachés par la Garde Républicaine.

Ces faits ont conduit à la démission de Kabund à son poste du premier vice-président de l’Assemblée Nationale le 14 janvier.

Oncle P/zoometrezoom.com