Kinshasa: le 8 mars, alors on danse

La Journée Internationale des droits de la femme est célébrée chaque 8 mars. En République Démocratique du Congo, cette journée était devenue plus réflexive que festive, imposée par l’ex-ministre du genre, famille et enfant. La tendance festive regagne du terrain à Kinshasa. Port du pagne, ambiance festive, la capitale aura vibré dans tous les sens dans plusieurs coins. Reportage.

« Nous sommes invitées par les hommes de notre bureau et nous avons travaillé mi-journée », expliquent un groupe des jeunes femmes à des taximen et taxi-motos qui les convainquent de monter. C’était au croisement des avenues de la Libération ex-24 et l’avenue du Palais du Peuple. Habillées toutes en pagne et bien maquillées, elles se dirigent vers le centre-ville. Sous ce soleil accablant apparu depuis midi, les femmes habillées en pagne sont visibles sur les motos, dans les taxis et à pied.

Il fallait attendre 16 heures pour remarquer l’ampleur du port du pagne. Le travail est terminé et les femmes prennent d’assaut les arrêts de bus. Sur le Boulevard du 30 Juin, à chaque mètre, on croise trois ou deux femmes habillées en pagne. Certains chauffeurs privés acceptent de ne transporter que les femmes pour les ramener à leurs destinations. La soirée s’annonce festive.

Arrêtons-nous un peu!

Plus tôt certaines femmes leaders conscientisaient ou encore mettaient en garde les autres femmes sur cette tendance jouissive à laquelle vire cette journée. L’ancienne ministre des droits humains Marie-Ange Mushobekwa martelait comme ceci:  » Je viens rappeler : le 8 mars n’est pas la fête des femmes. Ce n’est pas le jour où il faut s’acheter un nouveau pagne, faire confectionner le plus beau modèle pour aller défiler, manger, danser et boire avec les amies. C’EST LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES « , explique-t-elle.

La première dame Denise Nyakeru elle, avait appelé les femmes à se battre pour obtenir cette égalité des droits dans la société.

La sénatrice Francine Muyumba a pensé aux femmes de l’Est, à qui elle dédie cette journée. Elle a rappelé que ces femmes sont confrontées à des violences de tous genres mais résistent.

Toutes réfutent l’idée selon laquelle la journée se limite au port du pagne et à danser ou boire.

L’ambiance à gogo

Restaurants, bars, terrasses, sont pris d’assaut. « Ici on danse et on boit, c’est notre journée « , crie une jeune femme mi-ivre, dansant à tout rythme dans un bar à l’avenue du Stade à Kalamu. Plus loin sur Sendwe en face de la station Sonahydroc ex-Cohydro, la musique joue à fond et les femmes en pagne dansent en se trémoussant sur un « BM » d’Héritier Watanabe. Certaines sont légèrement habillées et sont remarquables au premier regard.

A Kasa-Vubu au Parc des Princes, on fête à guichet fermé. Plus aucune place libre et certains clients consomment debout. Même scène est observable à Pima ou encore à la Villa Tricana. Les terrasses qui longent la grande avenue Kasa-Vubu sont pleines. On peut facilement voir des jeunes qui fument la chicha et consomment énormément d’alcool. A Kimbondo lounge bar et bars pris d’assaut, les vendeurs des produits alimentaires font le tour des tables pour prendre des commandes.

Dans une boîte de nuit sur Inga à Bandal toujours, l’ambiance est à couper le souffle. Les jeunes filles sont couvertes de morceaux de pagnes qui laissent entrevoir certaines parties intimes du corps, l’ambiance est torride.

Vers le Lycée Tobongisa à Barré dans la commune de Ngaliema, rien ne se fait à moitié. Tout au long de la Route de Matadi l’ambiance est extrêmement festive. Les femmes de tous âges dansent au rythme d’un son folklorique, le DJ essaie de retarder l’ambiance en reprenant la partie d’une chanson à plusieurs reprises. On rit, on boit, on mange et puis c’est tout.

La journée de la femme a été célébrée de plusieurs manières. Certaines ont aussi passé une journée réflexive dans différentes conférences, d’autres sportive et pour d’autres encore c’était une journée normale, soit du travail soit de repos.

Rédaction/zoometrezoom.com

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