JED: depuis janvier, le nombre d’attaques contre les médias est en hausse en RDC
C’est le 3 mai, journée mondiale consacrée à la liberté de la presse. Médias fermés, journalistes tués, emprisonnés ou enlevés, Journaliste En Danger (JED) peint un tableau très sombre de l’espace médiatique congolais. Alors que la tenue des Etats généraux de la presse avaient donné une lueur d’espoir à la profession, aucune résolution n’a été mise en place pour la protection de journalistes et professionnels des médias.
Le dernier rapport de JED date du 2 novembre 2021 dans lequel la structure avait répertorié 116 cas d’attaques contre les médias. L’organisation dénombre déjà à ce jour 75 cas de violations de la liberté de la presse en l’occurrence 19 arrestations des journalistes et 11 médias fermés. Elle informe qu’en cette date de célébration de la liberté de la presse, 6 journalistes sont emprisonnés à Mbandaka et Bumba et 3 médias fermés à Mbuji-Mayi et à Mbandaka.
» Plusieurs journalistes ont rapporté qu’ils ont été l’objet de menaces et agressions dans l’exercice de leur métier « , révèle ce communiqué.
JED note également que les journalistes et médias sont exposés aux multiples pressions et censures, aux arrestations arbitraires et aux menaces directes et indirectes plus particulièrement au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces sous Etat de siège, décrété depuis le 6 mai 2021 par le président de la République. Il appelle le gouvernement du premier ministre Sama Lukonde à sortir de sa léthargie face à la détérioration croissante de la situation sécuritaire des journalistes et médias. Et lui demande d’accélérer la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux de la presse tenus au mois de janvier 2022.
» La tenue de ces assises, présidée par le chef de l’Etat congolais, avait suscité de l’espoir d’une nouvelle ère pour le journalisme en RDC. A savoir, renforcer la protection des journalistes et améliorer leur cadre de travail, tout en consolidant la professionnalisation et la viabilité du secteur de la presse au Congo. Le président Tshisekedi s’étant engagé dans son discours de clôture, à accompagner la dépénalisation des délits de presse, et à garantir l’indépendance des médias « , dit le communiqué qui constate également que rien n’a été fait sur les 80 résolutions retenues lors des Etats généraux de la presse.
JED demande aux plus hautes autorités de s’impliquer pour garantir la liberté de la liberté de la presse. Il exige la libération immédiate de tous les journalistes détenus en prison et aussi la réouverture de tous les médias fermés. Face aux dérives de l’éthique et déontologie ainsi qu’à la montée des discours de haine dans l’espace médiatique congolais, Journaliste En Danger invite les organes de régulation et autorégulation habilités, à assainir le milieu de la presse.
Trois journalistes ont été tués en 2021 et un autre a été enlevé et son corps jamais retrouvé. Les enquêtes n’ont jamais abouti pour établir les responsabilités quant à ces actes barbares.
Rédaction/zoometrezoom