Grève des enseignants : Il s’agit d’un mouvement anti-gratuité (Tony Mwaba, ministre de l’EPST)

« Au moment où nous parlons, je confirme qu’aucune organisation syndicale n’est en grève ! Il s’agit d’un mouvement anti-gratuité ».

Déclaration du ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) sur la gratuité de l’enseignement dans un briefing avec le ministre de la communication et médias face à la presse nationale et internationale.

Pour le ministre Tony Mwaba, le gouvernement de la République est à la phase des négociations avec le banc syndical pour trouver des solutions idoines aux revendications des enseignants, ce qui devrait exclure l’hypothèse d’une prétendue grève.

«  Il n’y a aucune raison pour un enseignant d’aller en grève parce que nous sommes en pleine négociation ». a t- il déclaré.

Le patron de l’EPST ajoute :

« Le vrai problème vécu aujourd’hui, c’est la résistance de ceux qui avaient fait du sous-secteur de l’EPST un secteur marchand. »

Pour lui, la mise en application effective de la gratuité de l’éducation a été insérée dans la constitution depuis 2006. Faute de volonté politique, elle a été non appliquée pendant 13 ans jusqu’à l’avènement du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour une effective sur l’ensemble du pays.

« Depuis qu’on a décrété la gratuité, ça été pour les ennemis de cette réforme une déclaration de guerre. Et c’est ça le vrai problème », a poursuivi le Professeur Tony Mwaba.

Au ministre de renchérir :

«  La gratuité a créé à la fois le bonheur de la majorité de professionnels de la craie de la république et le malheur d’une minorité, qui tirait profit de la prise en charge des enseignants par les parents. »

Pour le Patron de l’EPST, sa mission n’est pas de rendre la gratuité effective, car elle a déjà été sortie de la constitution et a pris corps sur le terrain, mais c’est plutôt de chercher à la consolider et à la pérenniser.

Dans le cadre de la consolidation et la pérennisation de la gratuité, le Ministre a fait mention de quelques actions, sur les 20 réalisations phares de l’exécutif national en 5 mois, à savoir

:

  • L’opération du nettoyage du fichier paie du Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE) qui a été lancée, a rendue disponible un certain nombre de ressources, qui ont permis au gouvernement par le canal du Ministère de prendre en charge tous les enseignants N.U du niveau maternel, un effectif de 9100 enseignants répartis dans 1880 écoles ;
  • L’augmentation des frais de fonctionnement de 20,25% de 5799 écoles publiques y compris les conventionnées ;
  • La mise à la retraire chaque mois de 1500 professionnels de la craie, qui sont automatiquement remplacés par 1500 enseignants Nouvelles Unités (N.U) du primaire, une première depuis 35 ans dans l’histoire du pays ;
  • Le lancement de la caisse de retraite des enseignants ;
  • Le déploiement de la Mutuelle de Santé des Enseignants (MESP) ;
  • La paie d’un acompte de la prime de brousse, soit 20.000 sur 50.000 francs congolais, multiplier par au moins 800.000 enseignants de la RDC, etc.

Le Patron de l’EPST a aussi rappelé les effets positifs de la gratuité, entre autres le retour de près de 4 millions d’enfants dans le parcours scolaire en 2019 et 2 millions en 2021, sans compter ceux qui sont retenus encore à la maison par certains parents, ce qui pourrait accroitre également les effectifs pléthoriques des élèves.

Le Professeur Tony Mwaba a fait remarquer que la gratuité de l’enseignement demeure la supression de la prise en charge des enseignants par les parents, avec comme corolaire les effets induits, dont le surpeuplement d’enfants dans les établissements scolaires, ce qui appelle le gouvernement à construire de nouvelles salles de classe et même des écoles, a-t-il reconnu.

Et puisque la gratuité doit marcher de pair avec la qualité des apprentissages, le Ministre a rassuré que l’exécutif national s’est engagé à relever ce défi.

« Quand nous parlons de la consolidation et la pérennisation de la gratuité, c’est parce que nous allons nous attaquer à tous ces effets induits, de manière à ce que cette gratuité marche de pair avec la qualité de l’enseignement », a-t-il confié.

Le Numéro 1 de l’EPST a aussi dénoncé l’instrumentalisation des élèves par certains enseignants et chefs d’établissements, car ils doivent normalement se retrouver dans des salles de classe pour étudier, et respecter ainsi le calendrier scolaire 2021-2022.

Il a salué en revanche la volonté politique du gouvernement, déterminé à pérenniser l’école gratuite en RDC, à améliorer la qualité de l’enseignement ainsi que les conditions socio-professionnels des enseignants.

Christian BELLA (EPST)/ZOOM ET REZOOM

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