Ceni, élections futures, positionnement politique, l’éternel recommencement en RDC malgré l’alternance ( Tribune de Gaëtan Magalano)

« Comprenez mon émotion. »cette maxime, Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, l’a repris dans son discours d’investiture, en faisant recours aux propos de Mobutu, ancien dictateur du Zaire aujourd’hui RDC interrompu à cause d’un malaise.

En face de la tribune, Joseph Kabila souriait, un Jeudi 24 janvier 2019 pas comme les autres couplé à une scène politique rare au cœur de l’Afrique.
Celui qu’on appelle le Rais, L’homme qui a régné pendant 18 ans à la tête de ce pays continent quitte le pouvoir de manière démocratique et sans crépitement des balles.

Jamais depuis son indépendance, le 30 juin 1960, le Congo – Kinshasa n’a connu pareil moment historique. La manifestation est à la taille de l’événement à Kinshasa, capitale de l’ancienne colonie belge.

Un événement qui selon les observateurs avait donné une lueur d’espoir aux désespérés. Dès sa prise de pouvoir, le nouveau président non majoritaire au niveau du parlement donne sa vision : Le peuple D’abord

Quelques mois après, les alliances se font, pour une coalition dite FCC – CACH avec un nouveau gouvernement pléthore, puisqu’il faut assouvir les appétits de tous.

Si certains donnaient une chance à ce mariage jugé contre nature, d’autres par contre restaient sceptiques quant à ce. Comme si le hasard n’était qu’un destin, les émetteurs de ces deux points de vue auront raisons sur les premiers. Tout va chambouler lors de la nomination des magistrats dans des différentes juridictions de la République du Congo Kinshasa . Les anciens Présidents du parlement à l’époque Thambwe Mwamba et Jeannine Mabunda ainsi que le premier ministre honoraire Ilunga ILUNKAMBA déclineront la demande du président, magistrat suprême d’organiser la cérémonie de prestation de serment au palais du peuple. Ce qui précipitera la fin de la coalition et favorisera la mise en place de l’union sacrée de la nation, la requalification de la majorité , la mise en place d’un nouveau Gouvernement dit des wariors chapeauté par Jean Michel SAMA LUKONDE mais aussi des nouveaux animateurs à la tête du parlement Congolais.

Alors que la consultation dite présidentielle ne faisait pas allusion à un gouvernement d’union dite sacrée. Était – il une manière de récompenser les heureux invités au festin ou un partage du gâteau comme les fruits des précédents dialogues organisés ? Problème de positionnement ?

Peut-être estiment les avertis, la gestion des ambitions politiques a fait défaut. Les forts d’hier doivent désormais dépendre de ceux qu’ils qualifient des faibles. Faisant marche en arrière.
Nous sommes au mois de juillet 2020, l’assemblée nationale dirigée par Jeanine Mabunda du FCC de Kabila entériné Ronsard Malonda choisi par six des huit confessions religieuses chargées de désigner le prochain président de la Commission électorale nationale indépendante. Sa nomination doit désormais être entérinée par le président de la République.

La société civile et l’opposition dénoncent un passage en force accusant Ronsard Malonda d’avoir joué un rôle lors de décembre 2018 de décembre 2018 estimé controversé.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) s’étaient opposés à sa nomination, au motif qu’il avait participé au précédent scrutin. Pourtant les PV portant nomination de Malonda, signé à l’issue d’un vote que la Cenco et l’ECC conteste, était néanmoins parvenu jusqu’à l’Assemblée nationale.

Lors de son homélie pour le 60e anniversaire de l’indépendance de la RDC, le cardinal congolais Fridolin Ambongo appelle la population à se tenir prête à se mobiliser. En guise de retour, les six autres confessions religieuses qui soutiennent Malonda ont dénoncé des « évangiles de croisade » et affirmé que la RDC n’avait besoin ni de martyrs ni d’un mouvement insurrectionnel.

Kinshasa en ébullition, des marches et protestations s’organisent jusqu’au point de mettre le dossier Malonda au placard pour calmer le tension.

Comme Pilate dans l’évangile relatant la passion du christ Jésus, le président Tshisekedi lave ses mains dans l’affaire Malonda.

Comme si cela ne suffisait pas, dans cet éternel recommencement devenu mode de vie en RDC s’invite le feuilleton Kadima.

Mêmes discours, mêmes procédés, Kadima sera entériné futur président de la Ceni dans un contexte similaire à celui de Malonda à la seule différence : c’est le président Mboso qui dirigeait la plénière en lieu et place de Jeanine Mabunda déchue, une majorité écrasante de l’union sacrée en lieu et place du front commun pour le congo.

Dans leurs croisades, les prêtres de l’église catholique parleront des enregistrements et autres preuves qui les ont poussé à contester la personnalité de Kadima à la tête de cette institution. D’autres confessions religieuses comme au feuilleton Malonda parlent de la mauvaise foi de la Cenco et l’ECC.

Si le péché de Malonda était son rôle joué lors des élections de 2018, celui de Kadima serait son prétendu rapprochement à la famille politique de l’actuel président de la RDC.

Est ce que le président de la RDC va – t- il encore décliner l’entérinement de Kadima comme celui de Malonda à l’epoque Mabunda?

Une question qui trouverait peut-être réponse dans les jours à venir.

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