Drame de Matadi Kibala: « Jocelyne est morte à 28 ans, elle laisse deux enfants. Elle était tout pour moi », mari de la victime
Ce lundi 7 février, des jeunes des ONG, mouvements citoyens et autres structures avaient répondu présents à l’appel du coordonnateur des Soirées de Solidarité Nationale Joël Lamika. Ils étaient près de cent à être réunis à l’Esplanade du Palais du Peuple pour rendre hommage aux victimes du drame de Matadi Kibala à Kinshasa et du massacre de la Plaine de Savo à Djugu en Ituri. Chants d’adoration, prière et exhortation citoyenne étaient au rendez-vous de cette cérémonie au cours de laquelle il y a eu des témoignages émouvants des familles des victimes.
C’est le cas du témoignage de Gauthier Balesa, 35 ans et père des deux enfants. Sa femme Jocelyne, 28 ans, est décédée, électrocutée le 2 février au marché Matadi Kibala dans la commune de Mont-Ngafula sous une pluie battante. Son mari abattu, sans ressources nécessaires s’appuyait sur sa femme pour ses besoins personnels et familiaux. Gauthier explique ce qui s’est passé ce jour-là, à peine on peut écouter sa voix: « Jocelyne était mère des deux enfants. Elle était tout pour moi et m’aidait avec le transport quotidien quand mon travail ne produisait pas assez. Le mercredi du drame j’avais refusé qu’elle sorte mais elle était quand même partie. Alors je l’avais accompagnée au marché à son lieu de travail après des échanges de parole entre nous. Je ne voulais pas vraiment qu’elle parte vendre avec cette intense pluie. Arrivés sur place, nous étions tous deux mouillés. Elle s’est proposée d’aller me chercher du thé chaud alors je m’abritais dans un magasin des Chinois. C’est en ce moment que le câble s’est rompu faisant un bruit surnois. C’était la panique totale et en tentant de s’en fuir elle est tombée et ne s’est plus relevée », raconte à demi-mot Gauthier avec une bougie allumée en mains et proche de la photo de sa femme.
D’autres membres des familles des victimes n’ont pas pu témoigner, épris d’émotion de tristesse et de consternation. Gauthier dépassé par la perte de sa femme a demandé une aide. Jean-René Kabamba, représentant en de l’association Yapanza s’est porté garant de scolariser les deux enfants de Gauthier. Son association prend déjà en charge l’éducation de plusieurs enfants défavorisés et des handicapés dans la commune de Ngaliema.
Pour le compte des massacrés de Djugu, des familles des victimes n’étaient pas sur lieu. Pour l’occasion, Jason le célèbre écolier de Beni qui avait parlé avec franchise au chef de l’Etat des souffrances de ses compatriotes, avait été invité pour témoigner. Il a raconté la genèse de ces conflits et l’enlisement de ces conflits. Que d’émotions fortes sur place!
Plus tôt le militant de la démocratie Carbone Beni avait appelé les Congolais à honorer leurs morts et d’être solidaires au moment de deuil.
Les deux drames survenus ce jour-là du 2 février ont coûté la vie à 78 Congolais, 25 à Kinshasa et 53 en Ituri.
Oncle P/zoometrezoom.com