L’homme pense être en face d’un Dieu capricieux , courroucé ,inscrutable, tyrannique et une sorte de despote

Dans l’Antiquité, pendant les famines, lorsque les moissons étaient dévastées ou si les
troupeaux étaient décimés par les épidémies, les hommes offraient en sacrifices propitiatoires des
bœufs et des boucs. Tous ces désastres, pensaient-ils, leur étaient infligés par un Dieu courroucé. Pour
L’apaiser, ils offraient leurs sanglantes victimes, croyant gagner ainsi ses bonnes grâces. Ces sacrifices
avaient pour base l’idée qu’il faut abandonner ce qui nous est cher et précieux pour atteindre notre but,
parvenir à nos fins. Cette antique superstition subsiste encore de nos jours ; le gouvernement
britannique a fait d’héroïques efforts pour en débarrasser toutes les parties de l’Empire colonial anglais.
L’homme primitif offre ses propres enfants pour apaiser ses dieux.

En Inde, un homme dont les bras étaient paralysés et qui était devenu aveugle à force de fixer le
soleil. Il s’était attiré cette paralysie et cette cécité volontairement, voulant faire amende honorable
pour ses péchés : il croyait être agréable à son dieu en se torturant. J’en vis d’autres mutilés, déformés,
tordus en toutes sortes de formes étranges, misérables restes de ce qui avait été des hommes … tout
cela pour apaiser leurs dieux ou racheter leurs péchés.
En Afrique du Sud, j’entendis un homme dire : « Si Dieu épargne mon fils, je cesserai de boire et de
fumer. » Encore un reste d’une peur ancestrale, celle d’un Dieu vengeur. Toutes ces pratiques sont dues
au fait que l’homme a postulé un dieu qui lui est étranger, inscrutable, tyrannique, une sorte de despote
oriental régnant du haut des cieux. Son concept de Dieu semble être celui de quelque Moloch
cannibale qui ne se peut attendrir que par de sanglants sacrifices et par la souffrance.
Une fois je me trouvai dans un temple consacré à Bouddha. J’entrai en conversation
avec une jeune fille qui avait fait cinq cents kilomètres pour s’y rendre. Elle n’avait absorbé aucune
nourriture depuis trois jours ; en chemin, elle avait fait brûler force cierges devant le Bouddha,
accompagnés d’offrandes de fruits. Chaque jour, elle priait longuement et offrait de nouveaux cierges,
de nouveaux fruits. Elle me dit qu’elle était sûre que ses prières seraient exaucées si elle jeûnait et
dépensait tout ce qu’elle pouvait en offrandes au Bouddha. Et je la vis vider sa bourse aux pieds de la
statue.

Sa prière fut exaucée non pas parce qu’elle avait fait brûler des cierges et donné au Bouddha
des oranges et du riz, mais à cause de sa foi. Il lui fut fait selon sa foi. Tous ses sacrifices avaient été
vains car la loi de la vie est une loi de croyance.
Si l’homme consent à se tenir tranquille, à détendre exaucée, elle le sera. Les cierges, les oranges, les pèlerinages ne sont point nécessaires. Il serait
stupide, sans doute, de dire que de telles pratiques sont mauvaises. Elles ne le sont point. Ceux qui s’y
astreignent croient que Dieu considère favorablement leurs offrandes et, par cela même, ils éprouvent
un sentiment de grâce intérieure à la suite de leurs rites, de leurs cérémonies ou de leurs dons.
Pourtant, toutes ces observances sont basées sur l’ignorance et sur l’incompréhension.
« Qu’ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de
béliers et de la graisse des veaux : je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des
boucs » (Esaïe, l, Il). La signification de cette citation est simplement celle-ci : tout autre état d’esprit
que celui de l’ acceptation mentale parfaite de votre désir ou de votre idéal est pour l’Eternel une
abomination. Tous les sacrifices ne sont que superstitions et vides de sens. Tout ce qui est nécessaire,
c’est de sentir la réalité de votre prière, de vivre, de vous mouvoir et d’agir dans cette atmosphère
mentale, comme si cela était déjà fait. Par cette attitude d’esprit bien déterminée, votre croyance va
prendre forme. Et voilà la signification de : « Croyez que vous l’avez reçu et vous le verrez
s’accomplir.

Docteur Murphy.

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